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Chimioradiothérapie des cancers du pancréas : pourquoi et comment protéger la rate ? - 19/09/18

Doi : 10.1016/j.canrad.2018.07.026 
R. Bourdais a, , I. Troussier b, N. Epaillard a, L. Chauffert-Yvart c, M. Gérard d, P. Sargos e, F.-G. Riet a, C.-H. Canova a, C. Jenny a, F. Culot a, E. Le Corre a, M. Ozsahin f, F. Huguet g, J.-B. Bachet h, J.-M. Simon a, P. Maingon a, E. Blais a
a Radiothérapie, Pitié-Salpêtrière, Paris, France 
b Radiothérapie, hôpitaux universitaires, Genève, Suisse 
c Hépato-gastroentérologie et nutrition, CHU Antoine-Béclère, Clamart, France 
d Radiothérapie, Gustave-Roussy, Villejuif, France 
e Radiothérapie, institut Bergonié, Bordeaux, France 
f Radio-oncologie, CHUV, Lausanne, Suisse 
g Radiothérapie, hôpital Tenon, Paris, France 
h Gastroentérologie, Pitié-Salpêtrière, Paris, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Objectif de l’étude

La lymphopénie sévère est une complication fréquente de la chimioradiothérapie des cancers du pancréas. Des données récentes ont suggéré un impact défavorable de la lymphopénie sévère (inférieure ou égale à 0,5×109/L) sur la survie, avec une association directe entre la dose d’irradiation délivrée à la rate et le risque de lymphopénie sévère. Cependant, aucune contrainte dosimétrique dans la rate n’a été validée pour la chimioradiothérapie des cancers du pancréas. L’objectif de cette étude était de déterminer les contraintes dosimétriques dans la rate susceptible de diminuer le risque de lymphopénie sévère et d’améliorer la probabilité de survie sans progression.

Matériel et méthode

Une analyse rétrospective des dossiers de 27 patients pris en charge par chimioradiothérapie à la Pitié-Salpêtrière entre 2009 et 2017 pour un cancer du pancréas localement évolué a été faite. La dose de prescription dans le volume cible prévisionnel était de 54Gy en 30 fractions, en association à une chimiothérapie concomitante par capécitabine. La majorité des patients (63 %) a été prise en charge par radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité. Les contraintes dosimétriques analysés étaient la dose moyenne (DMrate), le V5Gy, le V10Gy et le V20Gy (V×Gy : volume recevant×Gy). Les numérations-formules hebdomadaires ont été recueillies pendant la chimioradiothérapie et jusqu’à 12 semaines après. Le test t de Student a été utilisé pour l’analyse de la corrélation entre les contraintes dosimétriques et la survenue d’une lymphopénie sévère. L’analyse de la survie sans progression était réalisée avec le test du Log-rank et le modèle de Cox.

Résultats

La survenue d’une lymphopénie sévère était fréquente : 74 % (n=20/27). La DMrate (p=0,03), le V10Gy=0,002 et le V20Gy (p=0,02) étaient corrélées avec un risque de lymphopénie sévère, contrairement au V5Gy (p=0,09). En analyse unifactorielle, les paramètres influençant la survie sans progression étaient la DMrate<3,3Gy (hazard ratio [HR] : 0,31 ; intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %] : 0,10–0,91 ; p=0,03), la chirurgie (p=0,02) et l’âge au moment du diagnostic (p=0,05), avec une tendance retrouvée pour le volume cible prévisionnel (p=0,10). L’analyse multifactorielle avec les paramètres précédents retrouvait une amélioration de la probabilité de survie sans progression avec une DMrate<3,3Gy (HR : 0,15 ; IC 95 % : 0,034–0,64 ; p=0,01).

Conclusion

La DMrate, le V10Gy et le V20Gy étaient corrélées avec le risque de lymphopénie sévère. Une meilleure probabilité de survie sans progression a été observée avec une DMrate<3,3Gy. Des données prospectives complémentaires sont nécessaires afin de confirmer ces résultats.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 22 - N° 6-7

P. 700-701 - octobre 2018 Retour au numéro
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